La revue Actualités de la Révolution se propose de participer, dans une période de mobilisations des travailleurs et des jeunes, à réactualiser les idées marxistes et révolutionnaires.
Ce numéro d’Actualités de la Révolution cherche à donner des outils de compréhension et d’intervention face à la crise. Le néo-libéralisme, la mondialisation compris comme la nouvelle configuration du capitalisme dans les trois dernières décennies n’a pas réussi à résoudre les problèmes fondamentaux auxquels fait face l’humanité, comme la pauvreté qui frappe la majorité de la population mondiale ou la menace écologique. Au contraire, l’instabilité du capitalisme et son injustice génétiques ont explosé à la face du monde avec « la crise ».
Les articles de Xavier Guessou et Robert Pelletier cherchent à montrer que la crise actuelle constitue le dernier rebondissement d’une phase de perte de dynamisme du capitalisme vieille de près de 40 ans, qui ne pourra être surmontée qu’à travers une reconfiguration d’ensemble du système de domination du capital… à moins que ce système ne soit bousculé par une contre-offensive générale des travailleurs, qui ne pourra pas se limiter au cadre national (voir l’article de Raphaël Greggan). Nous avons besoin d’avoir un plan pour mener les luttes pied à pied dans chacun de nos secteur, dans chaque pays et à la fois d’un programme de lutte contre le capitalisme. Ces deux tâches sont liées elles ne renvoient pas chacune pas chacune à deux étapes, deux époques différentes, séparées par des années et des années. La résistance et la contre-offensive contre le pouvoir de la classe dirigeante sont inextricablement liées. Ce sont les tâches de l’heure. Comme aux Antilles, ou en un sens différent en Iran ou au Honduras, défendre les exigences élémentaires d’une vie digne place les jeunes et les travailleurs devant la néccessité de s’attaquer à tout un régime politique et de remettre en cause la propriété privée au moins dans certains de ces aspects.
La capacité de résistance de la classe ouvrière et des peuples n’est pas brisée malgré les ravages de la crise. La plupart des luttes sont défensives. Mais il existe des réserves insoupçonnées de mobilisation. Qui aurait cru que la Martinique, la Guadeloupe et le Honduras aurait explosé ? Le cycle de lutte ouvert en 94-95 n’est pas refermé. Et certains mouvements vont plus loin que la défensive, notamment en Amérique du Sud.
Cependant, résister, même héroïquement, ne suffit pas. On sent bien qu’il y a besoin de passer un cap pour infliger de réelles défaites à l’adversaire. Didi Séfable explique dans son article qu’à Cuba, la révolution doit avancer… pour ne pas périr.
La séquence que nous avons vécu en France depuis un an montre que des luttes mêmes massives et radicales n’ouvrent pas automatiquement une brèche vers la grève générale, qu’elles ne parviennet pas à enrayer le rouleau compresseur. Comment avancer à partir de là ? Le mouvement de grève aux Antilles a été souvent pris comme exemple pour l’unité des organisations qui l’impulsèrent. Pour notre part, nous retenons le rôle central de la classe ouvrière qui a soudé autour d’elle toutes les couches opprimées, les expériences d’auto-défense armées (sur les barrages routiers) qui ont coïncidé avec l’apogée du mouvement et sur les quelques expériences de reprise de la production (au niveau de l’énergie et du ravitaillement) sous l’impulsion de militants du LKP.
Notre tâche aujourd’hui en France, c’est de partir de la situation telle qu’elle est, des luttes d’aujourd’hui (cf. articles de Francine Rochelle, Juliette Stein et de Pedro Cine et Robert Pelletier) pour développer une stratégie de construction de la grève générale. Au coeur de cette stratégie, comme l’explique Antoine Larrache dans son article, l’établissement d’un lien entre les secteurs les plus dynamiques de ces dernières années (éducation, jeunesse...) qui ont joué le rôle de locomotive dans les grands affrontements de 1995 à 2008 et les secteurs traditionnels issus du coeur historique de l’industrie et du mouvement ouvrier, ces secteurs qui se sont mois en mouvement avec la crise.
Pour développer une telle stratégie, il faut un outil, un parti à la hauteur. L’article de Gaël Diaferia aborde les questions liées au bilan des européennes du NPA, un débat qui doit déboucher sur des pistes pour ocnstruire un parti qui mette au coeur de ses préoccupaitons la construction du mouvement d’ensemble, en subordonnant otutes les questions, toutes les interventions à la construction de la grève générale… et de la révolution.